Quitter Maré, avec ses habitants si accueillants et ses criques paradisiaques, est un crêve-cœur. Nous retrouvons néanmoins avec plaisir Sophie à Nouméa, et établissons un programme pour les deux semaines à venir. Nous consacrerons une semaine à la région de Nouméa et au Sud, puis finirons le tour de la grande terre la semaine suivante.
Nous commençons donc notre découverte du Sud de la grande terre le lundi 14 novembre, à bord d’une twingo 2 (initialement) blanche. En route pour le parc de la rivière bleue ! Il s’agit d’un vaste parc national contenant plusieurs biotopes originaux, et dans lequel vivent quantité d’animaux intéressants dont le fameux cagou, oiseau emblème de la Nouvelle-Calédonie.
Nous quittons Nouméa de bonne heure, traversons quelques communes d’importance décroissante, puis grimpons péniblement (en voiture, tout de même) une montagne avant d’arriver sur un plateau recouvert d’une végétation ténue. On est frappé par la couleur rouge vif de la terre.
Alors que nous arrivons au parc, un type avec un casque d’ouvrier nous ferme les grilles d’accès sous le nez. « C’est fermé le lundi » nous annonce-t-il avant de tourner les talons, nous laissant bouche bée. Eh bien oui, en Nouvelle-Calédonie, les parcs ferment un jour par semaine, histoire sans doute de laisser un peu de repos aux arbres et aux animaux...
A la place, on décide de randonner sur un segment du GR1 qui passe non loin de là. Nous traversons une portion de forêt humide, puis, à mesure que nous grimpons vers le sommet d’une colline, la végétation devient plus basse et clairsemée. Au loin, nous voyons bientôt le lac de Yaté.
Tout au long du chemin, nous remarquons de nombreuses orchidées en fleurs.
également quelques bestioles (dont un escargot géant décrit précédemment)…
Partouze sur orchidée |
Iule |
Demoiselle |
Lorsque nous arrivons au sommet de la colline, il fait tellement chaud que randonner est un calvaire, et nous décidons de faire demi-tour.
Prochaine étape, la réserve de la Madeleine. C’est le lieu idéal pour découvrir un biotope très particulier : le maquis minier. La végétation y est assez basse, et constituée majoritairement d’espèces endémiques. Il faut dire que les conditions sont rudes : la terre est très riche en métaux (nickel, chrome, cobalt, fer…). Elle est par ailleurs argileuse à l’extrême ; y marcher peut être périlleux après la pluie tant elle devient glissante. Tout cela donne des paysages incroyables. On se surprend à surveiller régulièrement ses arrières pour vérifier qu’on n’a pas un dinosaure sur les talons. Là aussi, on fait quelques rencontres sympathiques.
Plante carnivore (Drosera sp. ?) |
Lichen dans le sous-bois |
Méliphage en plein repas |
L’attraction principale de cette réserve est une petite mais ravissante chute d’eau.
De la rivière qui traverse cette réserve émergent des « bois bouchon » (Retrophyllum minor, famille des Podocarpacées), encore un arbre endémique de Nouvelle Calédonie.
L’eau est très claire, il n’y a aucune algue. On ne distingue que quelques minuscules poissons, peut-être des Galaxias neocaledonicus. Ce poisson archaïque endémique appartient à un genre (Galaxias) dont les représentants peuplent uniquement les cours d’eau des terres issues du Gondwana : Australie, Nouvelle-Zélance, Afrique du Sud, Patagonie et iles malouines (Falkland). Aussi certains supposent-ils que le genre Galaxias serait un témoin de la dérive des continents, même si cette théorie est débattue. Galaxias neocaledonicus est menacé d’extinction du fait de l’introduction dans son biotope du black-bass, poisson nord-américain carnassier destiné à la pêche sportive.
De retour vers Nouméa, nous longeons le lac de Yaté. Ce plan d’eau s’étendant sur 40 km² a été créé avec le barrage de Yaté dans les années 1920. Avec l’accroissement des besoins énergétiques (notamment pour l’industrie du Nickel), le lac a petit à petit été agrandi mais sa superficie est stable depuis plusieurs dizaines d’années. Néanmoins, le paysage semble dévasté, comme au lendemain d’un épouvantable séisme. Les berges sont désertes ; une mousse rouge surnage par endroits. Les vestiges blanchis d’une forêt noyée se dressent par endroits tels des squelettes. Dans ce paysage post-apocalyptique (ouais, on y va fort), le moindre brin d’herbe fait figure de miracle.
La végétation a vraisemblablement beaucoup de mal à pousser du fait de la nature de cette terre surchargée en métaux. Une averse tropicale nous surprend en chemin. L’eau ruisselle sur le sol imperméable jusqu’au lac qui se pare d’une teinte rouge brique…
A force de fouler la terre rouge, nous revenons à Nouméa comme si on venait de faire un match de tennis sur terre battue. Demain, c’est le parc de la rivière bleue !
Pfff, ça à l'air nul votre voyage.
RépondreSupprimerAu moins à Paris, il neige et il fait froid...
HA! Dégoutés hein?