samedi 11 décembre 2010

Le parc de la rivière bleue

Cette fois-ci, c’est la bonne : nous rentrons au parc de la rivière bleue. La fille qui nous vend les billets nous en explique le fonctionnement, et c’est un peu compliqué. Une route goudronnée traverse une bonne partie de la réserve, mais elle n’est pas ouverte aux voitures dans son intégralité. Il faut laisser son véhicule à mi-chemin, car il est depuis plusieurs années interdit de passer sur le pont de bois enjambant le lac de Yaté. Donc on passe le pont à pied, puis un service de navettes permet d’aller jusqu’au bout de la route et de revenir. Les navettes marquent des arrêts au début des principaux sentiers de randonnée. La fille ajoute mystérieusement que si on veut voir le cagou, « eh ben vous n’avez qu’à crier ». Le célèbre oiseau serait passé de farouche à curieux depuis la diminution du trafic automobile…
Nous commençons la visite par la maison du parc où il y a plein de posters très pédagogiques sur la faune et la flore, ainsi que des animaux naturalisés, des échantillons des minéraux de la région, et un système qui permet d’entendre le chant des principaux oiseaux. Le cagou fait un sacré bruit (souvent comparé à un aboiement, je trouve que ça fait plutôt imitation ratée de chimpanzée), surtout quand il n’est pas content. Autre oiseau endémique, le notou est un énorme (50 cm de long, jusqu’à 1 kg) pigeon qui chante comme nos pigeons et tourterelles, mais en beaucoup plus grave. Il se nourrit essentiellement de fruits de Pandanus.
Nous partons ensuite jusqu’au lac, où la vue sur la forêt noyée est saisissante.
Puis la navette nous emmène dans les profondeurs de la forêt primaire…
Alors que nous marchons dans une forêt dense, ne laissant que peu de lumière passer, nous entendons par intermittence le chant du cagou, ajoutant encore une touche d’exotisme. La forêt héberge de nombreuses essences, au sein desquelles on remarque en particulier des fougères arborescentes, des pandanus, de nombreuses variétés de palmiers et des kaoris. Ce dernier peut devenir immense, et c’est à partir de son bois que les kanaks fabriquaient des pirogues.

Le grand kaori : 1000 ans, 40 mètres de haut, 2,7 mètres de diamètre !

Un palmier rarissime

Pandanus

Palmier
Fougère

Des cabines en bois contenant des toilettes sont dispersées le long de la route. En l’absence de réseau d’eau, la chasse d’eau est alimentée par une pompe à main reliée à un réservoir extérieur. Le système est peu efficace, et nécessite pas mal d’efforts. En plus, ça fait un bruit terrible. Après avoir longuement troublé le calme de la forêt, je sors de la cabine et trouve Caroline me tournant le dos, l’appareil photo dans les mains. Par mon vacarme, j’ai attiré le cagou ! En effet, il n’est pas farouche du tout. Il furète quelques minutes devant nous avant de repartir, déçu ou rassuré par l’extinction du bruit.

L'animal fait 40 cm de hauteur

Nous déjeunons dans le lit de la rivière bleue.

Alors que nous marchons à flanc de colline, Caroline remarque au sol des Népenthès, plantes carnivores piégeant les insectes dans une urne contenant un liquide sucré et acidulé. Le couvercle qui les surmonte fait office de parapluie.
L'urne mesure 10 cm de hauteur

Sur le tronc de certains arbres, des plantes épiphytes ont construit de leurs feuilles des corolles circonférentielles retenant les feuilles mortes et l’eau tombant des branches.

Au sommet de la colline, le sol est couvert de lichen blanc et jaune.

Quelques habitants de la forêt de la rivière bleue…
L'animal mystère... Probablement une larve d'insecte
Scinque

Un peu de repos en attendant la navette du retour.

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