Nous partons de bonne heure vers Kurine, bled paumé au bout d’une impasse à l’Est de l’ile, où débute le sentier menant à Shabadra, site incontournable de Maré. Contrairement à ce qui nous avait été annoncé, la randonnée ne commence pas à 7h30 : les trois personnes que nous rencontrons ne sont au courant de rien. Au bout d’une heure d’attente, nous nous décidons à partir sans guide, précédés par deux voitures de touristes. Avant d’arriver au début du sentier, il faut en théorie traverser en voiture une vaste cocoteraie ; la route se transforme rapidement en piste, jonchée de noix de cocos et de branches de plus en plus nombreuses.
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Au début ça roulait bien… |
Le chemin dans la cocoteraie est agréable ; des papillons multicolores volètent dans le sous-bois. Nous en remarquons en particulier un dont les ailes sont bleu métallique, tel le morpho. Après vérification, point de Morpho sp. en Nouvelle Calédonie ; il s’agit de Papilio montrouzieri, qui est endémique de l'ile. Son vol est si rapide et ses arrêts si brefs qu’il est impossible de le photographier. On se console avec quelques fleurs.
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un fléau universel… |
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La randonnée vers Shabadra commence véritablement lorsque nous sortons de la cocoteraie. Nous marchons alors sur le flanc des falaises coralliennes, parmi les Pandanus et les Araucaria (pins colonaires), avec un magnifique panorama sur les eaux déchaînées du pacifique.
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Allée de Pandanus |
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Pins colonnaires à flanc de falaise |
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Les pavés sont plus jolis qu’à Paris |
Au bout d’une heure de marche, nous arrivons sous un ciel menaçant à Shabadra. On peut s'y baigner dans une piscine naturelle, isolée de la mer en furie par la barrière de corail située à une trentaine de mètres de la plage.
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La fameuse piscine naturelle |
Il y aurait même un jacuzzi naturel dans des rochers au milieu de la piscine ! Des touristes déjà présents sur place nous conseillent d’être prudents : une de leurs collègues s’y est noyée il y a 2 ans. Une ou deux fois par jour, une vague plus forte que les autres remplit la piscine ; le ressac est alors très violent. C’est suite à une telle vague que la jeune femme, âgée de 25 ans, a été emportée de l’autre côté de la barrière. Elle s’est noyée après avoir nagé une heure et demie sans pouvoir revenir sur la berge. Gloups… Un tel témoignage nous refroidit un peu. Je vais tout de même timidement faire trempette, le temps d’apercevoir une rascasse poule sous une patate de corail !
A l’issue du déjeuner, il se met à pleuvoir des cordes, on est trempés en quelques secondes. Un bruit sourd nous surprend pendant qu’on remballe les affaires : un cocotier vient de s’effondrer à trois mètres de nous... C’est la randonnée de tous les dangers ! Nous repartons dès l’averse terminée.
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R.I.P. |
Nous repartons ensuite vers Roh, où la fête du vivaneau bat son plein. On assiste à un match de volley-ball de bon niveau, auquel participent sans complexe garçons et filles (certaines en robe missionnaire) de tous âges. De nouveau, on a le droit à des danses traditionnelles, et cette fois-ci je suis invité avec quelques autres touristes à danser devant tout le monde. Le speaker y va de ses commentaires : « voici que les danseuses ont attrapé de beaux vivaneaux »…
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Notez la couronne en « cheveux d’anges » (Usnoides) des danseuses |
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La honte |
Puis, après le dîner, c’est la chasse aux crabes des cocotiers. Eh ouais, ça chaume pas à Maré !
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